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La demoiselle des postes

Sur cette page, des échanges interceptés par la demoiselle des postes. Elle épie les listes de discussion et les forums à l'affût d'informations de qualité. Par délicatesse, elle anonyme les messages et prévient leurs auteurs de ce détournement.

 

Je travaille dans un IR, à l'intérieur d'un dispositif d'accueil qui associe enseignant et éducateur dans la perspective de redonner, pour les jeunes accueillis (14-15 ans,)un sens aux apprentissages et les installer dans une dynamique de projet.

Une des principales consigne fixée à ce dispositif est la totale cohérence de l'équipe, les jeunes ne devant pas percevoir de décalage dans les postures des adultes à leur égard. Hors force est de constater que ce décalage existe et que nous avons les plus grandes difficultés à être parfaitement accordés face aux jeunes.

J'essaye d'analyser les raisons de ce décalage et il me semble que, schématiquement, l'Enseignant fonctionne dans l'évaluation, la mesure du manque, du chemin qui reste à parcourir de la part du jeune, se positionne à l'extérieur du problème portant sur la problématique du jeune un regard objectif. A l'inverse, l'Éducateur est dans le processus d'évolution du jeune, son itinéraire jusque-là, mesurant plus le chemin parcouru, l'équilibre obtenu, fragile, non encore consolidé et se refusant à énoncer la sanction de ses manques, à se détacher du jeune pour l'objectiver.


D'une manière caricaturale, je dirais que l'Enseignant n'est pas concerné par l'échec du jeune, ce n'est pas son échec, il le mesure. L'Educateur reste empêtré dans le "vivre avec" et a du mal à la distanciation nécessaire, l'échec du jeune est avant tout son échec.

J'imagine que vous avez compris que j'endosse le costume du deuxième personnage de ce couple, l'Éducateur. Je vous demande de ne pas me faire grief de l'aspect caricatural et du trait grossier de cette description qui n'est jamais aussi schématique dans la réalité et dont l'objet n'est que de poser une réflexion.

Avez-vous rencontré des difficultés de cet ordre, dans une équipe, quels commentaires faites vous, si vous l'avez éprouvé, comment avez-vous estompé
ce décalage ?

Premier thème : 

les enseignants et les éducateurs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


oui...

je pense pour ma part que cette dichotomie provient de la différence de la mission donnée, a priori..
l'enseignant a  ( se croit obligé d'avoir la?)  mission de mettre en place des dispositifs d'apprentissages dans le domaine que les jeunes rejettent. Même en utilisant des méthodes actives....
je pense que l'enseignant en IR est garant des apprentissages que le jeune doit se construire dans des domaines disciplinaires et de l'apprentissage de la langue, domaines scolaires.
la méthode reste a définir, le rythme, la capacité du gamin a entrer dans ces apprentissages.

l'éducateur lui a pour mission d'agir pour que le gamin se reconstruise en terme de savoir être, de comportement dans la vie quot...., domaines éducatifs basiques, préalablement essentiel à l'entrée dans les apprentissages scolaires.

j'ai donc parfois le sentiment, avec certains enfants , que ce que nous mettions en place , nous enseignants, ne servait a rien.. j'ai parfois eu le sentiment qu'on me prenait pour un educateur (ce qui ne me dérange pas , mais alors qu'on me le dise!!). à bon marché (bin oui , je"garde " les enfants ds la jrnée aux  frais de l'EN)..

Alors y  des idées qui m'ont plu , mais que j'ai eu du mal a faire avaler:

l'idée qu'un enfant ne doit pas forcément etre scolarisé" (mis dans une école)en arrivant ds un IR .
l'idée qu'un instit ne doit pas forcement avoir une classe ds un IR
l'idée qu'on pourrait avoir un instit/un educ, travaillant simultanément,
avec chacun les missions enoncées plus haut , pour certains groupes..


quant aux dilemnes instit/educ , je me demande si cela ne vient pas de certaines frustations liées a la représentation que chacun a de son metier...les educ jalousent les instit pr leur statut de fonctionnaire et
leurs vacances , les instit jalousent les educ qui ont des missions plus axées sur les besoins des enfants et la vie quot et non pas sur des leçons de grammaire a la c..

question
       pourquoi ne pas évoquer le couple enseignant/psycho ou enseignant rééducateur ou agent d'entretien/ éducateur. Quand les gamins cassent le matériel ! que font les éduc. et les instit. et qui répare? Cette évocation
du couple infernal éduc; enseignant n'est que la projection d'une vision parcellaire des relations qui contribuent à la construction et à l'adaptation d'un enfant. En 68 et après, j'ai connu des psy qui faisaient des levers en
internat , des réunions de synthèse avec les personnels de service . On a arrêté tout ça ! Alors comme je suis également en forme , je demande à celui que la grammaire fait ch. pourquoi il a choisi de faire cela , la grammaire
est le respect formel d'une transmission écrite compréhensible par tous,. bref, c'est une règle.  elle nous vient du passé et je ne conseillerais pas de tout raser sous prétexte que c'est chiant . Je crois que le problème vient
plutôt de savoir jusqu'où il ne faut pas aller dans une relation de transmission de savoir quand le reste n'est pas acquis . Je crois que les élèves d'IR ne respectent pas un enseignant qui n'est pas certain de ce qu'il
fait et ça c'est difficile à accepter car, il faut avoir un certain recul et une certaine moelle pour enseigner à des jeunes quand leur désir d'apprendre est tellement parasité. Pourquoi penser que l'école n'est pas à même de rendre
à ces jeunes l'envie d'apprendre même dans un IR  . Que ce soit usant, c'est sûr . Avez vous une session d'analyse de la pratique avec les enseignants . En général, il n'aiment pas cela . On se demande pourquoi? car  C'est un vrai
boulot, difficile et qui interroge. Mais la vie n'est elle pas cela même?


 


Je ne trouve pas votre description caricaturale, bien au contraire. Simplement, il me semble que ces deux positionnements que vous décrivez très bien sont l'un et l'autre parfaitement justifiés, constitutifs de la professionnalité de chacun. Je ne vois là aucun problème.

Il me semble que votre seul problème est cette injonction d'une "totale cohérence de l'équipe". D'ailleurs, ce que vous décrivez ne me semble même pas incohérent. Il ne faut pas confondre "cohérence" et "homogénéité", voire "indifférenciation". La "cohérence" peut aussi, et même, selon moi, doit résulter de la "complémentarité" des positionnements et des métiers.

Au fond, on retrouve, derrière ce que vous dites, l'opposition classique, face aux jeunes "à problèmes", entre "éducation" et "répression". Voir les débats autour de l'ordonnance de 1945, et cette ordonnance elle-même. Je suis persuadé que ces débats sont purement idéologiques, fondamentalement mal posés de part et d'autre. Education et répression (ou sanction, si vous préférez) ne s'opposent pas, ou ne devraient pas s'opposer, car elles sont fondamentalement complémentaires. Je vois mal, en particulier, comment on pourrait éduquer sans sanctionner. Romantisme éducatif aberrant, et destructeur pour ceux qui "bénéficient" de ce type d'"éducation"... Autrement dit, les jeunes d'IR (comme les autres, seulement beaucoup plus que les autres) ont à la fois besoin d'être "accompagnés" dans leurs problèmes et "bordés" dans leurs éclatements. Ils ont besoin d'être "compris", mais aussi d'être confrontés à des "normes". Etc.

Je lis vos échange avec intérêts.
vous parlez des échanges enseignent/éducateur..
du rôle des enseignants, de celui des éducateurs.
de construire un avenir aux enfants...
et du rôle des parents ? dans tout vos échanges depuis plusieurs mois, jamais vous ne parlez du rôle des parents.
Que sont pour vous les parents ?
de simple géniteur qui n'ont pas su assumer ?
Dans l'IR ou est mon fils depuis la rentrée, a part le premier jour de la rentrée, jamais je n'ai vu  les éducateurs ni l'instituteur qui s'occupe de mon fils.
tout passe par le directeur.
j'ai rencontré la psychologue une fois, ils font aussi 1 fois par mois des rencontres de parents avec 2 psychologues, mais rien.
aucune suivi parents/enfants/éducateur/instit.
Quel rôle avons nous nous parents ?
celui qui a mis un enfant (pas n'importe lequel puisque qu'il s'agit de notre enfant) dans un état de souffrance et d'instabilité.
nous parents qui nous sommes battus pour nos enfants, pour leur bonheur. Nous qui ne sommes pas parfait mais qui aimons nos enfants et cherchons pourquoi nous sentons coupable... que faites vous donc de nous ?
A l'IR de augustin, pas de contact, jamais de contact avec les parents. De quoi sommes nous coupable ?
aprés l'avoir élevé tenu soutenu..; du jour au lendemain notre rôle consiste juste aux week end. Aucune relation entre la semaine et le week end.
aucun lien rien .. juste du vide.
Dans vos instituts, comment cela se passe t'il ?
qu'attendez vous des parents ? quel rôle ont ils ? que peuvent 'ils faire ?
merci de m'avoir lu car je suis assez confuse parfois


 

je demande à celui que la grammaire fait ch. pourquoi il a choisi de faire cela , la grammaire est le respect formel d'une transmission écrite compréhensible par tous,. bref, c'est une règle. 
 
   ma réponse est dans cette citation de g.berger, qui figure a la première page de mon cahier de prep...
  "Enseigner la grammaire en faisant aimer la littérature, faire connaître les règles et les méthodes des sciences sans affaiblir le plaisir de chercher et la joie de découvrir, telle est la tâche difficile mais exaltante de l'éducateur. Tout commence par la poésie, rien ne se fait sans la technique. Mais il faut que la poésie soit partout si présente que l'apprentissage des mécanismes ne tarisse pas la source vive de la création."

  Je crois que le problème vient plutôt de savoir jusqu'où il ne faut pas aller dans une relation de transmission de savoir quand le reste n'est pas acquis .
  je suis archidac avec ça..

  Je crois que les élèves d'IR ne respectent pas un enseignant qui n'est pas certain de ce qu'il fait et ça c'est difficile à accepter car, il faut avoir un certain recul et une certaine moelle pour enseigner à des jeunes quand leur désir d'apprendre est tellement parasité. Pourquoi penser que l'école n'est pas à même de rendre à ces jeunes l'envie d'apprendre même dans un IR  . Que ce soit usant, c'est sûr . Avez vous une session d'analyse de la pratique avec les enseignants . En général, il n'aiment pas cela . On se demande pourquoi? car  C'est un vrai boulot, difficile et qui interroge. Mais la vie n'est elle pas cela même?

  oui, je pense qu'il faut de la moelle, que probablement il faut entre solide dans sa tete.. mais l'envie d'apprendre est précédée de l'envie de vivre, de la confiance en l'adulte... les enfants que j'ai côtoyés en IR avaient perdu ces choses essentielles.

Suis éducatrice dans un foyer d'ados en IR
1 fois par an ,nous recevons tous les parents des ados
Cette rencontre me parait très constructive
Chacun s'exprime et confronte ses points de vue autour d'un café ou d'une tasse de thé
chaque parent peut demander à rencontrer l'éduc quand il le désire dans la convivialité
Peut-être est-ce insuffisant ?
Je n'ai pas ressenti de culpabilité vis à vis des parents mais un partage d'écoute pour une meilleure compréhension de l'adolescent et de ses projets


 


 
 Webmaster : Pascal Gobin                                                                                               mise à jour  : 27 novembre 2002